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SEVEN ONE est un long-métrage composé de 7 chapitres, chacun montrant un moment de la vie de la Divinité, chaque fois dans une nouvelle boucle temporelle, sous une nouvelle apparence et avec un nouveau pseudonyme.
Sur la forme, chaque chapitre correspond globalement à un type de cinéma. La durée, la tonalité ou l’esthétique sont différentes d’un chapitre à l‘autre. Le seul fil directeur pourrait être l’évolution, d’un chapitre à l’autre mais aussi entre son début et sa fin.
Sur le fond, le film veut divertir, émouvoir et faire réfléchir.
La Divinité (Surya) raconte ses origines, son premier voyage.
Le premier chapitre (VARUNA), le plus long, présente les origines de la Divinité, puis comment elle a découvert la planète Terre. Planète qu’elle a voulu sauver des humains qui la polluaient. Avec une solution simple : faire monter le niveau des eaux et noyer l’humanité.
Mais, une femme survivra : Miss June (Jade Lee). Dotée elle-même de certains pouvoirs, June ne cessera de plaider la cause des humains, en montrant leurs qualités, surtout dans le domaine des arts.
Ainsi, la Divinité en apprendra beaucoup sur l’âme de cette race qu’elle avait exterminée, sans prendre le temps de la connaître. Cela pose une réflexion sur le racisme, souvent dû à une méconnaissance profonde de « l’autre » que l’on déteste sans vraiment le connaître.
La Divinité, commencera aussi à ressentir des émotions. Emotions forcément intenses, quand on découvrira le prix à payer pour faire redémarrer le cours du temps à zéro : insérer une belle âme dans la matrice de l’univers. Et ainsi la condamner à ne plus jamais exister !
Notez que ce chapitre marque la première rencontre entre la Divinité et le docteur Luigi De Laurenti, qu’elle retrouvera à chaque nouvelle boucle temporelle.
Au niveau de la mise en scène, ce chapitre est le plus original et ambitieux. Ainsi, certaines séquences sont sous forme de photos, comme LA JETEE de Chris Marker. D’autres montrent les personnages évoluer entièrement nus, dans des décors entièrement vides, mais aux lumières très sophistiquées.
Miss June : naturiste, philanthrope, courageuse, cultivée.
Le premier humain rencontré par la Divinité en bouleversera les certitudes.
Dans le deuxième chapitre (KAMA) la Divinité se rend compte que son expérience avec Miss June l’a marquée. Elle décide alors de venir sur Terre au début du 21e siècle, et d’étudier le comportement quotidien des humains. Elle devra alors changer d’apparence, et se fera accompagner d’une humaine « normale » : Miss Daisy (Diane Martin).
La Divinité sera sidérée face à des comportements qu’elle juge incompréhensibles (racisme, homophobie, violence). Ce qui permet de s’interroger sur certaines singularités de nos sociétés, où la violence est mieux acceptée que la sexualité, la misère moins choquante que le naturisme…
Finalement, après une tragédie de trop, la Divinité décidera de pousser à la mort la moitié de l’espèce humaine.
Dès lors, seule Miss Daisy peut encore la convaincre d’arrêter le massacre. Et pour y arriver, elle usera d’une stratégie audacieuse…et risquée.
Au niveau de la mise en scène, ce chapitre est beaucoup plus classique, et se déroule dans un univers plus réaliste, mais un peu limité, comme une sitcom. Notez la singularité du jeu de la Divinité à ce moment de son évolution : à mi-chemin entre une petite fille de 6 ans et…TERMINATOR !
Miss Daisy : discrète mais d’une grande force intérieure.
« L’amie d’enfance » de la Divinité changera le cours du destin.
Dans le troisième chapitre (DHARMA), la Divinité s’astreint à ne plus juger les humains, qu’elle laisse libres de leurs actes. Elle se positionne quand même pour protéger la Terre et ses habitants des grandes catastrophes (chute de météorites, sécheresse, supernova).
Mais, un jour, la Terre est attaquée par la planète Rametal. Dès lors, la Divinité revient à ses penchants violents pour résoudre la crise. Avec de terribles conséquences, pour l’univers tout entier…
En parallèle, la Divinité décide de vivre plus près des humains, et de découvrir les jeux de l’amour, s’initiant à la complexité des sentiments, partagée entre le docteur Luigi et le professeur Charles (Jean-Baptiste Imbey).
Ce dernier, inventeur du vaccin contre le Covid-19, mènera définitivement la Divinité sur la voie de la sagesse. Notez que les deux savants interrogeront sur les limites du pouvoir, toujours questionnables, même quand on croit agir pour le bien.
Au niveau de la mise en scène, ce chapitre joue la carte d’un certain luxe, que se soit au niveau des décors, de la photographie ou des effets visuels. C’est probablement le plus classique et « commercial » du film.
Le professeur Charles : sage et brillant.
Il humanisera définitivement la Divinité.
Dans le quatrième chapitre (INDRA), la Divinité découvre que ses pouvoirs déclinent. Ne pouvant quitter son monde de l’au-delà, elle continue quand même à protéger la Terre.
Mais, triste d’être isolée, elle décide d’abréger son actuelle incarnation pour rejoindre le monde réel.
Il s’agit du chapitre le plus court du film, contemplatif et esthétisant. La Divinité y passe du statut d’ange exterminateur, un peu bizarre, à celui d’ange gardien, aux attitudes normales.
Notez que c’est aussi la dernière fois où le personnage agit vraiment comme un être divin, aux pouvoirs spectaculaires à l’échelle de l’univers.
Le docteur Karim : inventeur du vaccin contre le cancer.
Il sera le partenaire « mystère » de la Divinité.
Le cinquième chapitre (CANDRA), voit la Divinité vivre pleinement comme une humaine et renoncer à utiliser ses pouvoirs.
Devenue une vedette du rock humanitaire, engagée dans une relation solide avec Daniella (après les hommes, les femmes), la Divinité voit arriver un possible âge d’or planétaire.
Jusqu’au jour où un dictateur s’empare du pouvoir dans le pays où elle réside, obligeant la Divinité à revoir sa vision de l’Humanité. On peut s’interroger ici sur l’impuissance face aux dictatures. Ou encore à la complexité de la pensée humaine, capable d’élans contradictoires. On peut aussi y voir des allusions à la montée du populisme, la crise migratoire…
Finalement, la Divinité reprendra son rôle de protectrice, mais avec désormais des pouvoirs nettement amoindris.
Ce qui l’obligera à recourir l’aide de la princesse Metel (Gaëlle Gautron), qui agira de concert avec elle, presque sur un pied d’égalité : tournant décisif dans la vie de la Divinité.
La mise en scène alterne des scènes très classiques, réalistes et soignées avec d’autres plus « art et essai », comme le recours au photo-montage.
La princesse Metel : naturiste et puissante.
Elle sera le complément de la Divinité déclinante.